Ressources pour réflexions en groupe autour du Notre Père
Le Notre Père permet d’aborder un très grand nombre de questions que se posent souvent un grand nombre de croyants ou d’incroyants. On peut donc le prendre comme base de réflexion en groupe, afin d’aborder ensemble ces grands sujets de débat.
On peut aussi le prendre pour base d’un enseignement théologique à partir duquel il peut y avoir ensuite discussion.
Les grands thèmes que permet d’aborder le Notre Père sont (de manière non exaustive).
Prologue:
La prière, son sens, sa pratique, son efficacité.
Notre Père qui es au Cieux!
Qui est Dieu? et que veut dire qu’il est notre père?
La relation à un Dieu personnel.
Que ton nom soit sanctifié!
Qu’est-ce que la sanctification?
Que ton règne vienne!
Qu’est-ce que le « Royaume de Dieu »?
Devons nous attendre la fin du monde et le retour du Christ?
Qu’en est-il du royaume qui nous accueille à notre mort?
Que ta volonté soit faite!
Quelle est la volonté de Dieu? Et quelle est la liberté de l’homme?
Sur la Terre comme au Ciel!
Quel relation y a-t-il ou devrait-il y avoir entre le matériel et le spirituel?
Donne nous aujourdh’ui notre pain de ce jour!
Quels sont les dons de Dieu?
Peut-on prier Dieu pour des choses matérielles?
Quel est le sens des paroles de l’institution de la Cène (Eucharistie)?
Pardonne nous nos offences comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés!
Qu’est-ce que pardonner? Peut-on apprendre à pardonner?
Dieu pardonne-t-il tout, et à quelles conditions?
Ne nous soumets pas à la tentation!
Quelle est l’origine et le sens des épreuves?
Mais délivre nous du Mal!
Le Diable existe-t-il?
Car c’est à toi qu’appartiennent le règn,e la puissance et la gloire, au siècles des siècles. Amen
Dieu est-il un Dieu d’amour ou de jugement, de tendresse ou de puissance?
Travail en groupe autour du livre « Le Notre Père abrégé de tout l’Evangile » de Louis Pernot
Le Notre Père est un texte complet et qui pose de nombreuses questions.
Le livre de Louis Pernot permet certainement de mettra à jour ces questions, et les réponses, les rélfexions qu’il propose soulèvent elles-mêmes de nombreuses questions. Certainement y a-t-il des pistes de réflexions, mais aussi des propositions engagées et discutables. L’objet du livre n’est d’ailleurs pas de donner la réponse définitive à toutes les questions, mais plutôt à les mettre à jour et à stimuler la réflexion de chacun pour que chacun puisse trouver sa propre réponse.
Voici quelques pistes de réflexions que peuvent susciter chaque chapitre. On peut faire de chaque chapitre une sécance de réflexion, ou les regrouper pour ne conserver que certaines questions choisies.
Chapitre 1: Le Notre Père (p. 13)
Questions:
Comparer les versions du Notre Père dans Matthieu (6:9-13) et dans Luc (11:2-4). La version de Luc est plus courte. Qui y a-t-il qui manque? Quelles sont les différences, et a-t-elle une cohérence, que peut-on y déceler comme conception particulière de Dieu, de la relation de l’homme à Dieu, ou de la prière?
Qu’en est-il des différents types de prière: prière personnelle, prière liturgique, ou prière personnelle en commun? Quelles en sont les particularités, les différences, les avantages et les inconvénients. Dans quelle pratique chacun se sent-il le plus à l’aise? Y a-t-il dans la Bible des exemples de l’une ou de l’autre?
Etude du Kaddish (p. 17). Repérer les similitudes par rapport au Notre Père, et les différences. En particulier, ce qui manque, ou ce qui s’y trouve en plus. Y a-t-il une théologie particulière sous jacente. Peut-on en déduire quelque chose de particulier qui serait proprement chrétien ou évagélique par rapport à la théologie juive?
Chapitre 2: Notre père… (p. 27)
Questions:
S’exprimer sur ce que l’affirmation que Dieu est père nous apprend sur lui et sur notre relation à lui. Ce qui peut se faire tant pour en découvrir la richesse que les limites ou les dangers.
Que peut-on dire sur le fait que Dieu puisse aussi être « mère »? Quelle place a la féminité dans notre foi et où et comment la mettons nous?
Peut-on prier Dieu au « je » sans pour autant faire preuve d’égoïsme?
Quelle est la part de communion et de rapport personnel à Dieu dans la prière.
Si Dieu est au Ciel, faut-il le penser comme se cantonnant dans le domaine spirituel. En quoi peut-on penser qu’il est quand même un peu sur Terre, ou qu’il a quelque chose à voir avec le monde matériel d’aujourd’hui (pas seulement comme créateur)?
Chapitre 3: Que ton nom soit sanctifié ! (p. 49)
Questions:
Le « nom » de Dieu a-t-il une importance? C’est à dire la manière avec laquelle nous le pensons, ou ce que nous en disons, par delà ce qu’il est véritablement?
En quoi le croyant peut-il être saint, c’est à dire en quoi se distingue-t-il du monde? Qu’a le chrétien d’extraordinaire, que peut-il faire d’extraordinaire qu’un non croyant ne ferait pas?
Si Dieu est seul dans le Ciel, comment peut-il n’être pas « saint »?
Quelles sont les idoles modernes? Et quelles sont nos idoles à nous?
Chapitre 4: Que ton règne vienne ! (p. 55)
Questions:
Que nous apprend sur le sens du Notre Père le fait qu’en hébreu, « règne » et « royaume » soient désignés par le même mot?
Quelle attente eschatologique avons nous? Que le royaume de Dieu s’impose un jour ou l’autre lors d’une fin du monde et d’un jugmeent dernier? Qu’il s’établisse progressivement? Que ce ne soit qu’une réalité accessible qu’après la mort?
La vie chrétienne consiste-t-elle à attendre le retour du Christ, et la prédication chrétienne doit-elle insister sur cela?
Comment pensons nous que le Christ reviendra-t-il selon sa promesse?
Pouvons nous contribuer à l’avancement du Royaume de Dieu sur la Terre? Ou devons nous simplement attendre qu’il arrive pour le recevoir?
Mais quel sens cela aurait-il alors si nous ne pouvons y assister de notre vivant?
Peut-on penser qu’il y ait un progres dans l’humanité?
Qui est dans le Royaume de Dieu, et qui est ou devrait en être exclu?
Lire ce que le Christ dit du Royaume de Dieu comme en Marc 10 (v. 14-15 sur les petits enfants, et v. 23-25 à propos du Jeune Homme riche) et voir si cela confirme les hipothèses que l’on a pu faire sur la nature de ce Royaume. Lire les paraboles du Royaume (Luc 13:18ss), et faire la même démarche.
Chapitre 5: Que ta vonlonté soit faite ! (p. 67)
Questions:
Tout ce qui arrive est-il la volonté de Dieu?
Sinon que penser de la « condition de Jacques » (Jacques 4:13ss)
Quelle est l’origine du mal?
Quelles volontés peuvent s’opposer à celle de Dieu?
Qu’en est-il du Diable? Peut-on le penser comme une personne, une volonté à part, ou est-ce un mot générique pour désigner le mal?
La foi en Dieu peut-elle être une sorte de fatalisme? Le « Insh Allah » musulman a-t-il une place dans la foi chrétienne et si oui, sous quelle forme?
Peut-on renoncer à la toute-puissance de Dieu tout en restant chrétien?
Dieu est-il encore Dieu s’il n’est pas tout-puissant?
Peut-il y avoir une distance entre la volonté de Dieu et la volonté de Jésus?
Lire à ce sujet l’agonie à Getsémanée: (Matt 26:39ss) et les deux passages de Jean où Jésus dit qu’il n’est pas venu pour faire sa volonté mais celle de son père: Jean 5:30 et 6:38, ainsi que leurs contextes.
Chapitre 6: Sur la Terre comme au Ciel ! (p. 81)
Questions:
Reprendre cette affirmation: « comme au Ciel, qu’ainsi soit la Terre » et l’appliquer successivement aux trois premières demandes, et voir ce que cela apporte.
Que penser de la théologie des deux règnes de Luther incitant à séparer ce qui est du terrestres avec le céleste?
Toute tentative de théocracie est-elle nécessairement mauvaise comme on le dit aujourd’hui? Et pourquoi ne pourrait-on pas gouverner le monde avec des principes évangéliques?
La Terre pourra-t-elle un jour être comme le Ciel?
La religion peut-elle être constituée d’utopie (au sens positif du terme), d’idéal inatteignable, ou doit-elle donner des commandements concrets et réalisables?
Lire les commandements du Sermon sur la Montagne qui précèdent le Notre Père: Matthieu 5 et 6, et voir ce qu’il y a dans les propos du Christ de réalisable et d’utopique? (Sur la joue droite, le pardon, la non résistance au méchant etc…).
Chapitre 7: Donne nous aujourd’hui notre pain de ce jour ! (p. 89)
Questions:
La question centrale de ce chapitre est ce que l’on peut légitimement demander dans la prière.
De quel pain s’agit-il? Du pain spirituel, ou du pain matériel?
Pourquoi ne pourrait-on pas demander le pain matériel? Ou si l’on attend pas une providence divine en toute les dimensions de notre vie, comment peut-on comprendre cette demande autrement qu’absolument spirituelle?
Quel est le sens de la prière d’intercession? Et quelle efficacité pense-t-on qu’elle peut avoir?
Etudier le texte de la Manne (Exode 16) et voir comment on peut interpréter ce texte matériellement, ou alors spirituellement (ou les deux).
Etudier la multiplication des pains (Jean 6:1-25) et voir aussi comment on peut l’interpréter, soit matériellement, soit symboliquement.
Etudier le texte du Pain de Vie qui lui succède (Jean 6:26ss). Y chercher le sens donné au pain, et le traitement qui en est fait de l’histoire de la Manne.
Etudier la demande sous son angle temporel: s’agit-il de: « donne nous aujourd’hui notre pain de ce jour », ou « donne nous aujourd’hui notre pain de demain », ou « donne nous aujourd’hui notre pain quotidien »?
Etudier les sens que peut avoir l’expression « de demain » que recommande saint Jérôme.
Chapitre 8: Pardonne nous nos offenses… ! (p. 107)
Questions:
Sur le pardon de Dieu:
Dieu peut-il tout pardonner, ou y a-t-il des péchés impardonnables?
Lire en particulier le blasphème contre l’Esprit Saint: Marc 3:28-29
Quelles sont les conditions pour que Dieu pardonne? Le pardon de Dieu est-il vraiment gratuit? Et si il l’est, est-il inconditionnel?
Le pardon de Dieu risque-t-il de générer de l’irresponsabilité? Le fait d’être pardonné du mal qu’on a fait à un autre nous dispense-t-il de faire réparation à celui qui est lésé?
Sur le pardon humain:
Tout mal subi est-il pardonnable?
Que faire si on ne parvient pas à pardonner? Faut-il y renoncer?
Sur le lien entre les deux:
Que penser du commentaire qui suit le « Notre Père » en Matthieu 6:14-15
Peut-on penser l’un comme premier?
De quelle nature est ce « comme », et comment le comprendre donc?
Lire la parabole du serviteur impitoyable: Matt. 18:21-35.
Lire le récit de la pécheresse pardonnée: Luc 7:36-50.
Et voir comment circule le pardon dans ces deux exemples.
Chapitre 9: Ne nous soumets pas à la tentation ! (p. 117)
Questions:
Que peut signifier la demande suivant qu’on l’entend avec le mot « tentation » ou « épreuve », puisque le mot grec peut signifier les deux?
Dieu peut-il éprouver? Dieu peut-il être à l’origine de souffrance ou d’épreuves?
Etudier le cas d’Abraham avec le sacrifice d’Isaac: (Gen. 22), et de Job tenté par Satan: (Job 1).
Etudier les tentations du Christ (Matt. 4:1-11).
Pour quelles raisons Dieu pourrait-il nous tenter ou nous mettre à l’épreuve?
Pourquoi est-il dit qu’il ne faut pas tenter Dieu (Lors des tentations du Christ, et dans l’épître de Jacques (1:13))
Trouver quelle formule l’on pourrait utiliser plus heureusement que celle du consensus oecuménique. « Ne nous laisse pas entrer dans la tentation »? ou l’ancien: « Ne nous abandonne pas dans la tentation »? Proposer d’autres formules qui pourraient convenir.
Chapitre 10: Mais délivre nous du Mal (p. 129)
Questions:
Est-ce une demande autonome, ou une redondance par rapport à la demande précédente? Dans ce cas, pourquoi est-elle là? Et dans l’autre, qu’apporte-t-elle de neuf?
Qui est le Diable?
Etudier le sens de ses différents noms: Diable, Satan, Lucifer etc…
Peut-on penser le Diable comme une volonté et intelligence autonome de Dieu? Et peut-on le faire alors sans tomber dans le dualisme?
Que penser de la théorie du Diable comme « ange déchu » venant du livre des Macchabées?
Que sont les anges, sont-ce des créatures, et l’idée qu’on s’en fait comme des personnes, ou des termes génériques est-elle cohérente avec l’idée qu’on se fait du Diable?
Comment Dieu peut-il nous délivrer du Malin, c’est à dire du diable?
Chapitre 11: Doxologie (p. 139)
Questions:
Qu’aurions nous dit qui appartiennent à Dieu? Faire la liste, et proposer une autre ou d’autres doxologies.
Traductions (p. 149)
Etudier diverses traductions parmi les centaines qu existent, repérer les trouvailles, et proposer une traduction qui serait l’oeuvre du groupe. (Si le groupe est nombreux, on peut faire différents petits groupes de 3 à 5 personnes pour en parler, proposer un texte et ensuite comparer les propositions pour parvenir à un texte final).
(On trouve ces traductions sur Internet, voir dans la page de liens).
Ou alors étudier et travailler sur les traductions que l’on trouve dans diverses Bibles.